Introduction
Créer un SaaS, ce n’est pas seulement développer une application : c’est bâtir un produit qui devra s’adapter, évoluer, séduire et convaincre jour après jour. Pourtant, malgré l’engouement autour du modèle SaaS, une part importante des projets lancés ne passe jamais le cap de la première année d’exploitation. Chez Flexilab, nous accompagnons de nombreux porteurs de projets – parfois au lancement, souvent en renfort lorsque tout commence à déraper. Et dans la majorité des cas, les symptômes d’échec sont les mêmes.Pourquoi tant de projets échouent ? Les 5 erreurs que nous rencontrons le plus
1. Une vision produit instable ou trop floue
L’absence d’une vision structurée est le point de départ de nombreux échecs. Cela se manifeste souvent par une accumulation de fonctionnalités sans cohérence, un produit qui change de direction en fonction du retour du dernier utilisateur ou d’une intuition interne, ou encore un MVP qui dérive en usine à gaz.Pourquoi c’est un problème :
- L’équipe ne sait plus quoi prioriser.
- Les développements se font dans l’urgence, sans logique d’ensemble.
- L’expérience utilisateur devient confuse, ce qui pénalise l’adoption.
2. Un produit développé sans validation du marché
Beaucoup de projets se lancent tête baissée dans le développement technique sans s’assurer qu’il existe une réelle demande pour ce qu’ils construisent.Conséquences directes :
- Des mois de développement pour un produit que personne ne veut vraiment.
- Des retours utilisateurs qui arrivent trop tard pour être intégrés sans casser l’existant.
- Une difficulté à vendre, non pas à cause de la qualité du produit, mais parce que le besoin initial n’était pas bien compris.
Ce que nous voyons souvent :
des projets conçus en interne, entre fondateurs, sans dialogue régulier avec des utilisateurs cibles. Cela conduit à des intuitions transformées en fonctionnalités, sans confrontation avec la réalité du terrain.La bonne approche :
- Mettre en place des cycles de validation rapides.
- Confronter les idées à des utilisateurs dès les maquettes.
- Prototyper, tester, adapter. C’est un processus itératif, pas un sprint unique.
3. Une dette technique dès les premiers mois
Aller vite est souvent vu comme une priorité. Mais aller vite sans cadre technique mène à une situation bien connue : la dette technique. C’est quoi, concrètement ?- Des bouts de code qui se contredisent.
- Une base de données pensée à court terme.
- Un front-end difficilement maintenable.
- Une absence de tests automatisés.
Les conséquences :
- Chaque nouvelle fonctionnalité devient un casse-tête.
- Corriger un bug prend plus de temps que le développement initial.
- Le projet devient dépendant d’un ou deux développeurs clés.
Pourquoi ça arrive :
- Absence d’architecture initiale.
- Pas de conventions de développement.
- Manque de relecture ou de documentation.
Comment anticiper :
- Concevoir une base technique saine dès le départ.
- Prévoir des revues de code et une culture de la qualité.
- Intégrer la maintenabilité comme critère de décision, au même titre que le time-to-market.
4. Une équipe sans rôles clairement définis
Le SaaS est un effort collectif. Produit, design, technique, marketing, support… chacun a un rôle clé à jouer. Mais dans beaucoup de projets, les responsabilités sont floues, et les décisions manquent de portage.Les effets immédiats :
- Le produit évolue sans stratégie claire.
- Les arbitrages se font au hasard ou par le plus insistant.
- Les développeurs doivent trancher seuls sur des choix métier.
Les bonnes pratiques :
- Définir un pilote produit capable de traduire la vision en backlog priorisé.
- Clarifier les rôles de chacun, même dans une petite équipe.
- Aligner régulièrement les parties prenantes sur les objectifs et les arbitrages.
5. L’absence de pilotage par les indicateurs
Un SaaS sans indicateurs est comme un navire sans instruments. Pourtant, il n’est pas rare de voir des porteurs de projets incapables de dire combien d’utilisateurs se connectent chaque semaine, quels parcours sont abandonnés, ou quelle fonctionnalité est la plus utilisée.Pourquoi c’est grave :
- Impossible de savoir ce qu’il faut améliorer.
- Les décisions sont prises à l’aveugle.
- Les investisseurs, partenaires ou équipes n’ont aucun élément de confiance.
Ce qu’il faut suivre (au minimum) :
- Le nombre d’utilisateurs actifs.
- Les taux d’activation, de rétention et de désabonnement.
- Les usages par fonctionnalité.
- Le coût d’acquisition et la valeur vie client (LTV).
Comment s’y prendre :
- Intégrer le suivi analytique dès le MVP (via des outils comme Segment, Mixpanel ou Matomo).
- Définir des KPIs prioritaires alignés avec le stade de maturité du produit.
- Analyser régulièrement, et ajuster en conséquence.